Var Matin : Un vol de tableaux de prix élucidé à Saint-Raphaël

Var Matin : Un vol de tableaux de prix élucidé à Saint-Raphaël

Un jeune musicien dans le besoin avait cambriolé la villa du Dramont qu’il savait inoccupé et avait choisi dix-sept toiles. L’office central des biens culturels l’a rattrapé

Le réflexe professionnel de deux antiquaires niçois a permis aux policiers de résoudre mercredi un vol de tableaux qui avait été perpétré le 18 janvier dernier à Saint-Raphaël. Soucieux de la provenance d’un lot de quatorze toiles signées de Vladimir Tenlikowski, un peintre polonais de renom, contemporain de Picasso et Modigliani, ils se sont rapprochés mardi dernier de l’office central contre le trafic de biens culturels.

Celui-ci a confirmé que dix-sept toiles de ce peintre avaient été volées au début de l’année, dans une villa du quartier du Dramont. Le vendeur, un jeune homme de 22 ans soupçonné de recel, leur a spontanément avoué qu’il était l’auteur de ce vol.

Il a été condamné hier par le tribunal correctionnel de Draguignan à huit mois de prison avec sursis.

Poussé au vol par la précarité

Florian a expliqué qu’il était alors en rupture familiale et sans ressources. Il connaissait la villa, pour y avoir été invité une fois à une des grandes fêtes que donnait Timothy dans la maison de sa mère.

« En novembre, j’ai appris qu’il n’habitait plus la maison et qu’elle était en vente. J’avais besoin d’argent, pour payer une amende et des dettes. Je suis rentré par la cave. Je cherchais de l’argent ou de l’or, mais je n’ai rien trouvé. J’ai vu les tableaux et un livre d’art. Je ne voulais pas partir sans rien, alors j’y ai cherché s’ils avaient de la valeur. »

Florian a lu pendant trois heures. Puis il a décroché dix-sept toiles, choisissant celles qui étaient le mieux mises en valeur, en se disant, à juste titre, que c’étaient les plus chères.

«J’ai été voir un brocanteur pour me renseigner sur le peintre. Il m’a dit que c’était des tableaux de famille. Je lui ai laissé les trois moins belles toiles pour 60€, mais je n’ai pas pu trouver la valeur de ces tableaux sur Internet. Plus tard les deux brocanteurs sont venus me voir. Ils m’ont acheté les quatorze tableaux pour 1 200€. Je n’ai même pas réfléchi.»

Tableaux vendus au dixième de la valeur

Si Florian a échoué dans ses recherches, c’est que les sites spécialisés dans la cote des œuvres d’art ne sont accessibles que si l’on s’y abonne. Il aurait pu y apprendre que chaque toile de Vladimir Tenlikowski vaut entre 2 000 et 10.000€. L’office central a d’ailleurs indiqué que la valeur totale du lot volé était estimée à au moins 200.000€.

«C’est un vol de biens culturels occasionnel par quelqu’un qui n’y connaît rien », a conclu le procureur Philippe Guémas, en expliquant qu’on avait d’abord suspecté l’œuvre d’un réseau de trafic. Contre Florian, qui n’avait jamais fait parler de lui, il a requis huit mois de prison ferme, mais pas de maintien en détention.

Me Florent Verdier a souligné l’amateurisme du jeune prévenu. S’il avait témoigné de la finesse d’esprit dans le choix des toiles, c’était sans doute en raison du tempérament artistique de ce musicien désargenté.

«Depuis il s’est rapproché de ses parents et il est revenu dans le droit chemin.»

De son côté, le propriétaire des tableaux a été contacté aux USA.

Ce collectionneur averti de l’œuvre de Vladimir Tenlikowski s’est dit très satisfait que ses toiles aient été retrouvées.

Tous droits de reproduction et de représentation réservés. © 2012 Agence France-Presse.

Toutes les informations (texte, photo, vidéo, infographie fixe ou animée, contenu sonore ou multimédia) reproduites dans cette rubrique (ou sur cette page selon le cas) sont protégées par la législation en vigueur sur les droits de propriété intellectuelle. Par conséquent, toute reproduction, représentation, modification, traduction, exploitation commerciale ou réutilisation de quelque manière que ce soit est interdite sans l´accord préalable écrit de l´AFP, à l´exception de l´usage non commercial personnel. L´AFP ne pourra être tenue pour responsable des retards, erreurs, omissions qui ne peuvent être exclus dans le domaine des informations de presse, ni des conséquences des actions ou transactions effectuées sur la base de ces informations.

Retour en haut